Rencontres : Regards japonais sur le "Dit du Genji"
Dans le cadre de la programmation autour de l’exposition « A la cour du Prince Genji », le musée Guimet et la Fondation Franco-Japonaise Sasakawa ont invité, le 2 mars 2024, pour la première fois en France, quatre personnalités littéraires japonaises d’exception dont Mutsuo Takahashi, auteur du recueil de poème Printemps florentin, publié aux PSN. Elles ont éclairé le Dit du Genji grâce à leur connaissance intime, l’œuvre de Murasaki Shikibu.
Programme
Le Dit du Genji et les Japonais
Shigeatsu Tominaga Président de la Fondation Franco-Japonaise Sasakawa
La poésie dans Le Dit du Genji
Mutsuo Takahashi
Pourquoi le waka, cette forme particulière de la poésie japonaise, centrale dans le livre de Murasaki Shikibu, est-il privilégié par les hommes et les femmes de la cour de Heian au détriment de la conversation et des rencontres ? Que cela nous dit-il des relations entre les femmes et les hommes de l’aristocratie Heian ? Comment Le Dit du Genji est-il devenu intemporel et résolument moderne ? Pourquoi, mille ans après sa rédaction, est-il toujours aussi influent dans la culture japonaise ?
Mutsuo Takahashi est un poète japonais, auteur de nombreux recueils de poèmes, de romans et d'essais. Proche de Mishima, il est aujourd’hui membre de l'Académie japonaise des arts et Personnalité du mérite culturel.
Quelle est la signification du prénom du Genji, "Hikaru" ?
Junko Yamamoto
"Hikaru", en japonais, signifie "la lumière" et, symboliquement, renvoie à l’apparence, la lignée, les aspirations, les pouvoirs politique et financier… S’il brille dans sa prime jeunesse, Hikaru Genji s’aperçoit à l’aurore de ses jours de la vacuité de tout et connaît alors un satori, une nouvelle lumière. Junko Yamamoto dessine le cheminement du prince d’une lumière à l’autre et éclaire ainsi l’histoire profonde du Dit du Genji.
Junko Yamamoto est Professeure à l’Université des Sciences avancées de Kyôto et Chercheuse en littérature de l’époque Heian.
Dialogue entre Mitsuyo Kakuta et Junko Yamamoto
Mitsuyo Kakuta a récemment publié au Japon une version modernisée du Dit du Genji. Avec Junko Yamamoto, elles échangent sur cette entreprise titanesque d’une dizaine d’années. Quelles motivations, quelles difficultés rencontrées ? Quels partis pris assumés ?
Avec son roman Celle d’une autre rive, Mitsuyo Kakuta a obtenu le prestigieux prix Naoki. Son roman La Cigale du huitième jour a été un grand succès au Japon et a fait l’objet d’une adaptation cinématographique. Mitsuyo Kakuta répond très rarement aux sollicitations d’interviews et de conférences. C’est donc un grand honneur pour nous de la recevoir en France où ses livres sont édités chez Actes Sud.
Lire le Dit du Genji au travers des arts de la Chine
Fusae Kawazoe
De nombreuses références à des objets en provenance de Chine parcourent le Dit du Genji. Appelées "marchandises Tang", calambac, lapis lazuli, céramique céladon, papier chinois, tissus, fourrure, chat, elles proviennent de toutes les régions chinoises. Fusae Kawazoe montre la présence de ces objets chinois et leur rôle dans Le Dit du Genji.
Fusae Kawazoe est professeure émérite de l’Université Tokyo Gakugei et docteur en littérature, spécialisée dans la littérature de l’époque Heian et les objets de la Chine des Tang. Elle est l’auteur, entre autres, de Genji Monogatari and East Asia World (NHK Books), Tang Dynasty Cultural History Japan.