La notion de « mauvais genre » convoque une série d’artefacts et d’objets culturels qui entrent en dissonance avec la catégorie du «bon goût». Les genres littéraires dits «mineurs» ou ce que l’on appelait la paralittérature, ou bien, dans le champ de la création artistique, le pop art, ou encore la vulgarisation du savoir, sont-ils liés ou non, et comment, à la question du «mauvais genre» ? Comment se tissent les rapports entre les discours et les représentations savantes, populaires, de masse et relevant du «mauvais genre» par et à travers les thèmes du corporel et de l’érotisme ? Le «mauvais genre» existe-t-il encore ? «À qui profite le sale ?», interpellait la philosophe Benjamine Weill. Autant de questions qu’aborde ce numéro 59 d’América à la faveur d’une réflexion sur les rapports entre cultures savantes, cultures populaires et cultures de masse en Amérique latine.