Ce numéro 56 d’América aborde la cartographie en Amérique latine à travers une série d’études sur le rôle de la carte dans le sous-continent. La carte joue un rôle fondateur dans la découverte, la conquête et l’exploitation coloniale du Nouveau Continent, puis, au XIXe, fixe le tracé territorial des nations indépendantes. Lorsque la fiction littéraire s’en empare, la carte devient l’une des composantes majeures du récit, comme le montrent les romans mexicains ici étudiés. Envisagée dans une perspective culturelle et politique, la cartographie des espaces théâtraux d’une capitale telle que Buenos Aires révèle l’essor du théâtre indépendant. Depuis les années 1990, tel collectif d’« artivistes » élabore une topographie de la mémoire à travers des parcours urbains, tandis que tels autres dessinent les territoires de la résistance, dressant une carte de la désobéissance sexuelle. Enfin cartographier les favelas de Rio de Janeiro, c’est aussi tenter de comprendre la violence sociale et territoriale des affrontements entre narcotrafiquants et police.
